Le mardi 23 novembre 2021, nous avons la chance de recevoir trois conférenciers de renommée internationale pour entamer un dialogue sur le thème du Care, de l’éducation et de l’écologie avec les élèves et les étudiants.
De 14h à 15h, Luigina Mortari présentera une conférence sur Cambiare il modo di pensare per cambiare il modo di essere: aver cura del mondo (Changer la manière de penser pour changer la manière d’être : prendre soin du monde) (en italien avec traduction en anglais et français)
Luigina Mortari est Professeure des Universités au sein de la Faculté des Sciences de l’Education et de la Formation de l’Université de Vérone (Italie) depuis 2005. Elle dirige le Centre pour la Recherche Educative et Didactique (CRED) rattaché à cette même université depuis 2009 et elle est membre de plusieurs comités de réflexion scientifique autour des questions d’éducation tant au niveau national (Ministère italien de l’Instruction Publique) qu’au niveau international (European Association Research in Learning and Instruction, American Educational Research Association, entre autres). Ses recherches portent sur l’épistémologie des recherches qualitatives et la phénoménologie du soin, en particulier dans l’éducation et la formation. Elle a publié de nombreux articles et ouvrages sur ce sujet, dont récemment : Filosofia della cura (R. Cortina, 2015), Sentieri di educazione etica (avec F. Valbusa, Cortina, 2017) ; Aver cura di sé (R. Cortina, 2019), Educazione ecologica (Gius. Laterza & Figli spa , 2020), Il sentire che noi siamo : Teorie sulla vita affettiva (sous la direction de L. Mortari & F. Valbusa, Carocci, 2021) ; en français: Philosophie du soin (L’Harmattan, 2018), Le savoir du coeur (2018), Prendre soin de soi (L’Harmattan, 2019).
De 15h à 16h, François Taddei tiendra une conférence intitulée Education, écologie et care (en français avec traduction en anglais)
François Taddei est cofondateur et directeur du CRI (Centre de recherches interdisciplinaires) depuis 2006. Il est directeur de recherche à l’Inserm depuis 1999 au sein de l’équipe ingénierie des systèmes et dynamiques évolutives. Polytechnicien, ingénieur en chef des Ponts, des eaux et forêts (1991), il a soutenu un doctorat en génétique moléculaire en 1995 et obtenu, la même année, une HDR (habilitation à diriger des recherches) à l’université Paris 11, aujourd’hui Paris-Sud. Il cofonde en 2005 le CRI, centre de recherche sur les nouvelles manières d’apprendre, d’enseigner, de faire de la recherche et de mobiliser l’intelligence collective dans les domaines des sciences de la vie, des sciences de l’apprendre et du numérique. À la tête de l’Institut innovant de formation par la recherche depuis 2012, il est membre des conseils scientifiques d’Universcience et de la DGESCO (Direction générale de l’enseignement scolaire). Il est également titulaire de la chaire Unesco « Sciences de l’apprendre » depuis 2014. François Taddei a publié dans des revues scientifiques mondiales et reçu divers prix dans le cadre de ses activités de recherche sur l’évolution et le vieillissement des bactéries. Dans le domaine de l’éducation, il a notamment publié Apprendre au XXIe siècle (Calmann-Lévy, 2018), un livre qui illustre ses recherches et ses aspirations pour les sociétés apprenantes face aux défis de demain.
Enfin de 16h30 à 17h30, Paloma Sainz présentera une conférence intitulée: Compassion in education (La compassion en éducation) (en anglais avec traduction en français)
Paloma Sainz est la fondatrice et directrice de la fondation ‘All One project’ (Saragosse, Espagne), une organisation qui a pour objectif principal de promouvoir l’épanouissement de la pleine conscience et de la compassion, en particulier dans le domaine de l’éducation et des entreprises, afin de créer un monde plus conscient et solidaire. Cette organisation est notamment née suite à une enquête qu’elle a menée pendant une année entière sur les différents programmes de formation impliquant la compassion et la pleine conscience dans différents pays du monde. Cette expérience a nourri l’écriture de deux livres en espagnol : Mindfulness para niños (Zenith, 2015) et Mindfulness en la empresa (Zenith, 2018). Elle propose également des programmes de formation (Conferencia Internacional All One : https://www.palomasainz.es/en-gb/cursos) à destination de deux publics principaux, les enseignants et les entreprises, qui souhaitent intégrer la pleine conscience et la compassion dans leurs activités. Plus récemment, de février à avril 2019, elle a entrepris un tour du monde à la découverte des projets éducatifs internationaux particulièrement inspirants et innovants au regard de la pleine conscience et de la compassion. Son voyage l’a ainsi amenée à mettre en résonance des initiatives menées dans sept lieux appartenant à des cultures très différentes : Lima (Pérou), San Francisco (Etats-Unis), Tokyo (Japon), Sidney (Australie), Delhi (Inde), Jérusalem (Israël), Ciudad del Cabo (Afrique du Sud). Cette aventure est à l’origine d’un film documentaire ‘The power of compassion’ en cours de finalisation dont des extraits seront diffusés durant le colloque.
Du mercredi 24 au vendredi 26 novembre, une conférence plénière a lieu chaque jour de 9h30 à 10h30. Rebecca Shankland présentera ainsi une conférence le mercredi sur le thème: Cultiver l’interdépendance positive : prendre soin de soi, des autres et de l’environnement (en français avec traduction en anglais)
Rebecca Shankland est Professeure des Universités en Psychologie à l’Université Lumière Lyon 2, chercheure au Laboratoire Développement, Individu, Personnalité, Handicap, Education (DIPHE), et chercheure associée au Groupement de Recherche et d’Intervention sur la Présence Attentive à l’Université du Québec à Montréal. Elle est aussi psychologue clinicienne, spécialisée dans le domaine des addictions, de la santé mentale et de l’éducation pour la santé. Ses recherches porte sur l’étude des contextes et des interventions favorisant des trajectoires développementales permettant de préserver une bonne santé mentale aux différents âges de la vie. Une partie de ses travaux porte sur l’étude des facteurs d’adaptation (stratégies de coping, compétences psychosociales) dans le cadre de transitions de vie telles que les transitions scolaires (passage du primaire au collège et du collège au lycée), le passage à l’âge adulte (en particulier l’adaptation à l’arrivée dans l’enseignement supérieur), ou encore la transition vers la parentalité. Une autre partie de ses travaux porte sur l’étude des contextes favorables au développement de l’enfant et de l’adolescent (familles, les écoles, structures d’accueil ou d’accompagnement). Une troisième partie de ses travaux concerne l’évaluation de l’efficacité d’interventions visant à développer les compétences psychosociales, en particulier la créativité, la régulation des émotions et la coopération, en population générale et en population clinique. Parmi ses publications récentes : Les compétences psychosociales (avec Lamboy, B. & Williamson, M.-O., DeBoeck, 2021), Ces liens qui nous font vivre : Eloge de l’interdépendance (avec Christophe André, Odile Jacob, 2020), La psychologie positive (3eéd., Dunod, 2019), Les pouvoirs de la gratitude (Odile Jacob, 2016)
Le jeudi 25 novembre, Satish Kumar présentera une conférence intitulée Education for the Future (en anglais avec traduction en français)
Satish Kumar est un activiste de la Paix, écrivain, journaliste, rédacteur en chef du magazine Resurgence & Ecologist (Grande-Bretagne) qui milite pour un changement global depuis plus de 50 ans. A l’âge de 9 ans, il renonce au monde pour devenir un moine errant jaïniste en Inde. Inspiré par Gandhi, il décide à l8 ans de revenir dans le monde et s’engage pour faire de la vision gandhienne de la Paix une réalité. Quelques années plus tard, inspiré par Bertrand Russell, il entreprend un pèlerinage à pied, sans argent, de l’Inde jusqu’à Moscou, Londres, Paris et Washington pour militer contre la prolifération des armes nucléaires et alerter chefs d’États et populations sur les risques de conflits nucléaires. Cet engagement se poursuit pendant plus de 50 ans au service de la régénération écologique, de la justice sociale et de l’épanouissement de la vie spirituelle. Il dirige pendant 43 ans le magazine Resurgence (qui fusionnera avec Ecologist), pionner et fer de lance du mouvement écologique en Europe, et fonde The Resurgence Trust, une organisation éducative à but non lucratif qui aspire à un futur juste pour tous (pour rejoindre ce mouvement et soutenir sa vision, voir le site internet: https://www.resurgence.org/membership/satish-offer.html). Il est aussi le co-fondateur du Schumacher College dans le Sud du Devon (Grande-Bretagne) où il continue à enseigner aujourd’hui. Cette institution, en partenariat avec l’université de Plymouth, constitue un des lieux d’expérimentation pédagogique unique en Europe, proposant des formations en immersion de courte et longue durée relevant d’une éducation holistique et d’une écologie intégrale. Sa vision et son engagement ont amené plusieurs universités britanniques (Lancaster, Exeter, Suffolk, Plymouth) à lui décerner le titre de Docteur Honoris Causa. Conférencier reconnu, il est également l’auteur de plusieurs livres dont son autobiographie No Destination (Green Books, 1992) et en français : Tu es donc je suis (Belfond, 2010), Pour une écologie spirituelle (Belfond, 2013), Comment j’ai appris la simplicité (R. Laffont, 2021).
Le vendredi 26 novembre, Tho Ha Vinh présentera une conférence intitulée Happy Schools : du souci de soi, des autres et de la planète (en français avec traduction en anglais)
Tho Ha Vinh est titulaire d’un doctorat en Psychologie et Education de l’université de Genève. Il est le fondateur de ELI : Eurasia Learning Institute for Happiness and Wellbeing (http://elihw.org/). Il est le Président de la Fondation Eurasia (https://eurasia-foundation.org) une ONG qui développe des projets écologiques et éducatifs au Vietnam. Il a été le Directeur des Programmes et co-fondateur du Centre du Bonheur National Brut au Bhoutan, un organisme qui promeut une vision alternative du développement basée sur l’écologie, une économie équitable et durable, la bonne gouvernance et les valeurs culturelles et spirituelles. Auparavant il a été chef du département de la formation au CICR (Comité International de la Croix Rouge) et a formé les travailleurs humanitaires envoyés dans les zones de conflits. Il a été directeur d’une école sociale en Suisse et a enseigné régulièrement dans diverses universités : Schumacher College, Hochschule Osnabrück, Haute école de Gestion Genève, UCL Louvain, Hue…Il est un conférencier international sur des thèmes tels que le Bonheur National Brut, le Pleine Conscience, le Bouddhisme engagé, la transformation des organisations, les nécessaires changements des systèmes éducatifs. Il est le co-fondateur du CAS « Bonheur dans les organisations » (https://www.hesge.ch/heg/formation-continue/cas/bo/bonheur-les-organisations). Parmi ses publications : De la transformation de soi : l’éducation des adultes au défi des histoires de vie (l’Harmattan, 2006), Présence au cœur, introduction à la psychologie bouddhiste (l’Harmattan, 2008), Grundrecht auf Glück (Nymphenburger 2014), Der Glücksstandard (O.W. Barth, 2019).
Lors de la table ronde “Care et éducation socio-émotionnelle”, le vendredi 26 novembre de 11h à 12H30, nous aurons la chance d’écouter l’intervention de Kimberly A. Schonert-Reichl.
Kimberly A. Schonert-Reichl est Professeure des Universités en psychologie et titulaire de la chaire d’excellence sur l’éducation socio-émotionnelle de l’Université d’Illinois à Chicago (États-Unis) depuis 2020. De 1991 à 2020, elle a été professeure au sein du département des sciences de l’éducation et de psychologie de l’Université de Colombie-Britannique (Canada). Elle est une experte reconnue dans le domaine des apprentissages socio-émotionnels (SEL), membre de plusieurs organisations pionnières dans ce domaine : Education 2030 (OCDE), Collaborative for Academic, Social, and Emotional Learning (CASEL), UNESCO’s Mahatma Gandhi Institute of Education for Peace and Sustainable Development (MGIEP). Ses recherches portent sur l’identification des processus qui favorisent les qualités humaines positives comme l’empathie, la compassion, l’altruisme et la résilience chez les enfants et les adolescents. Ses projets dans ce domaine incluent plusieurs études analysant les effets des programmes d’apprentissages socio-émotionnels en milieu scolaire comme le programme Roots of empathy, MindUp et Kindness in the Classroom Curriculum. Elle participe également à des projets interdisciplinaires avec des neuroscientifiques et des psycho-biologistes sur le lien entre les processus biologiques et le développement socio-émotionnel des enfants en milieu scolaire. Elle est l’auteur de plus d’une cinquantaine d’articles scientifiques sur l’éducation socio-émotionnelle (https://sel.ecps.educ.ubc.ca/dr-kimberly-schonert-reichl/publications/) et a dirigé avec R. Roeser l’ouvrage collectif Handbook of Mindfulness in Education: Integrating Theory and Research into Practice (Springer, 2016).
Enfin, le vendredi 26 novembre de 14h à 16h, une conférence-atelier de Catherine Schmider sur Communication NonViolente, care et éducation viendra clôturer le colloque.
Catherine Schmider est formatrice consultante, fondatrice et coordinatrice nationale de l’association Déclic – CNV & Education. Elle possède une longue expérience dans le domaine de l’éducation et de la formation en tant qu’enseignante en collège, formatrice pour adultes, puis responsable pédagogique d’une formation de formateurs dans le domaine sportif, animatrice d’ateliers pour les parents, formatrice de personnels éducatifs. Elle exerce également dans le domaine de l’accompagnement individuel (sophrologie et relation d’aide). Nourrie par la découverte de la sociocratie, des cercles restauratifs ainsi que les pratiques de travail collaboratif (Forum Ouvert, World Cafe, ..), elle associe dans ses formations la qualité de la relation à soi et de la relation aux autres. Elle a impulsé depuis 2008 un projet “Communication NonViolente (CNV) et éducation”, ayant pour objectif que la CNV puisse être accessible à tout professionnel de l’éducation dans ses formations initiale et continue et à tout parent avant de mettre ses enfants au monde. Depuis 2015, il a pris la forme de l’association Déclic- CNV & Education (https://www.declic-cnveducation.org/). Elle envisage la Communication NonViolente comme un formidable moyen de pouvoir vivre concrètement nos intentions éducatives, de bienveillance, de respect, et d’épanouissement de l’enfant, et de contribuer à une société respectueuse de chacun. Depuis 2020, elle fait partie du collectif de formateurs.trices réunis au sein de la Coop CNV.