Réponse à l’article du Poing sur les Humanités écologiques

par Angela Biancofiore, Professeure en études italiennes, Université de Montpellier Paul-Valéry

L’article paru le 17 février 2025 dans le Journal Le poing mettant en cause les enseignements en Humanités écologiques vise principalement à dénigrer ma personne et mon image en tant qu’enseignante et chercheuse.

Cet article s’inscrit dans une vaste campagne diffamatoire dont j’ai été l’objet depuis septembre 2023, lorsque j’ai accepté la mission qui m’a été proposée par Mme la Présidente Anne Fraïsse relative à la co-responsabilité des cours en Humanités écologiques à l’Université Paul-Valéry. En juin 2024, j’ai passé la main à d’autres collègues car je devais m’occuper d’autres responsabilités pédagogiques.

Il est nécessaire de rappeler tout d’abord l’ensemble des attaques qui m’ont été adressées depuis septembre 2023:

-des propos diffamatoires concernant ma personne ont été communiqués à mes doctorantes et aux co-directeurs de mon unité de recherche ReSO à plusieurs reprises ;

-ces propos ont touché également un membre de ma famille avec des conséquences directes sur sa santé ;

– des attaques verbales très agressives m’ont été adressées par écrit et oralement lors de la réunion de l’équipe pédagogique des Humanités écologiques en décembre 2023.

Le titre de l’article du Poing est calomnieux et prête à confusion tout comme le chapeau : « Montpellier: Après le « master quantique », l’Université Paul-Valéry n’en a pas fini avec l’ésotérisme. L’article poursuit en évoquant : « la présence de pratiques jugées ésotériques dans certains enseignements du module ».

L’auteur de l’article évoque l’ésotérisme (faisant ainsi le lien avec une autre affaire liée à un master alors qu’aucun lien n’existe avec cette formation) puis il fait référence à des pratiques jugées « ésotériques » dans certains enseignements du module; est-ce que l’auteur insinue des pratiques d’endoctrinement derrière ce terme ? Aucune définition de l’ésotérisme n’est donnée ni des critères qui permettraient de penser à des pratiques « ésotériques ». Mais le terme fait le titre. Le mot « ésotérisme » est connoté très péjorativement et place de suite le débat sous une atmosphère et la tonalité de la diffamation et de l’injure.

En ce qui concerne le texte de l’article, plusieurs propos s’avèrent mensongers :

-je n’ai jamais proposé des chants à contenu religieux lors de l’école d’été inter-universitaire que j’ai co-organisée en 2023, les entretiens semi-directifs enregistrés avec les participants ne mentionnent pas de tels chants. Tous les participants étaient invités à proposer des chants dans les moments récréatifs de l’école d’été, aucun des chants proposés ne présentait de contenu religieux ;

– je n’ai jamais proposé de chant à contenu religieux lors du chantier de plantation des arbres à Saint Charles ; plusieurs articles ont été publiés dans la presse à cette occasion en janvier 2023, mais aucun article ne mentionne les chants à contenu religieux ; cette accusation mensongère est intervenue seulement après le mois de septembre 2023 ;

– toutes les initiatives que j’ai proposées aux étudiants pendant la période où j’étais co-responsable des Humanités écologiques respectaient le principe de laïcité et s’inscrivaient dans le cadre des thématiques enseignées : conférence de M. Patrick Rateau sur la psychologie environnementale, sortie naturaliste avec l’ethno-botaniste Mme Josiane Ubaud, sortie au parc ornithologique du Pont de Gau avec un guide naturaliste ; les propos de l’article concernant des « pratiques ésotériques » sont clairement diffamatoires ;

– les dispositifs pédagogiques fondés sur des pratiques théâtrales, artistiques ou littéraires ne sont pas des « rituels » comme voudraient le faire croire l’auteur de l’article et les « sources anonymes » qui formulent les accusations ;

– je n’ai jamais adressé de critiques aux « chercheurs », bien au contraire comme c’est écrit dans l’article : en revanche, j’ai invité plusieurs chercheurs, plusieurs doctorants et post-doctorants à faire partie de l’équipe pédagogique des Humanités écologiques ; dans les nombreux colloques et séminaires que j’ai organisés pendant des années, j’ai toujours valorisé le travail des chercheurs.

Du point de vue théorique, cet article vise à dénigrer également mes enseignements fondés entre autres sur les ouvrages de Baptiste Morizot, David Abram, Vinciane Despret, Robert Pyle, Deborah B. Rose… A aucun moment l’auteur de l’article ne formule une critique de fond sur les auteurs que je propose dans mes enseignements en humanités écologiques. Les avis écrits et oraux des étudiants en Humanités écologiques qui ont été enregistrés sont globalement très positifs.

Il est trop facile d’émettre des propos mensongers et diffamatoires de manière anonyme sans prendre ouvertement la responsabilité de tels propos.

Je rappelle que nous sommes toujours dans un Etat de droit: la transition socio-écologique que nous souhaitons dans les enseignements et dans la recherche peut seulement se fonder sur un véritable débat démocratique.




OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Clément Barniaudy (19 février 2025). Réponse à l’article du Poing sur les Humanités écologiques. Théories et Pratiques du Care. Consulté le 22 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13cay


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.